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L’hôpital du futur : un mariage entre science et humanité

À propos de

Le concept « d’hôpital » a largement évolué au cours des siècles. D’un lieu fournissant des soins aux malades et fondé sur l’idée que les bâtiments et les personnes ont un impact sur la maladie, il est devenu un endroit de soins mais aussi de guérison.

Par le passé, ces évolutions ont connu d’importantes différences géographiques en fonction des croyances religieuses et des connaissances scientifiques (ou du peu de connaissances). Depuis l’invention de la pénicilline, des gratte-ciel et de la ventilation mécanique, l’hôpital s’est grandement institutionnalisé pour devenir une architecture massive. Avec la mondialisation des connaissances, l’attention portée au culte de la technologie n’a fait que croître.

Aujourd’hui, l’hôpital est un concept qui se caractérise par une dualité majeure. En tant qu’institution, on le considère généralement comme un endroit à éviter, parce qu’il nous confronte à la maladie, à la douleur, au chagrin et au deuil. Mais, par ailleurs, le personnel médical et infirmier apporte confort, guérison, soulagement et rétablissement aux patients.
De récentes études démontrent de façon convaincante l’importance de l’humanité au sein d’un hôpital, avec à la clé un impact majeur sur le processus de guérison des patients. Dans le même temps, le patient a aussi évolué : il est devenu un client informé, aux attentes claires en matière de confort mais aussi de respect pour son identité et sa diversité. Le caractère institutionnel - et souvent impersonnel - de l’hôpital est un sujet de critique majeur.
En toute logique, la question est donc la suivante : à quoi doit ressembler l’hôpital du futur ? Comment gérer la dualité actuelle en tenant compte des (r)évolutions du paysage hospitalier ?

Réseaux hospitaliers

Les tendances en matière de réseau au sein du paysage des soins de santé renforcent la coopération avec les acteurs primaires - et autres - de la santé. Cette approche plus personnelle, davantage axée sur la proximité, explique en partie le succès des petites polycliniques. La redistribution des besoins et des fonctions nécessite une infrastructure flexible.

L’AZ Jan Portaels (Vilvorde) fait partie du réseau de soins de santé Briant depuis 2019, de même que l’Imeldaziekenhuis Bonheiden, le Heilig Hartziekenhuis Lier et l’AZ Sint-Maarten Mechelen. Le nouvel AZ Jan Portaels s’efforce tout particulièrement d’entretenir une bonne collaboration avec les soins primaires, tels que les médecins généralistes et les infirmiers à domicile. En outre, des partenariats au sein même du réseau Briant et avec d’autres réseaux de santé connexes, comme le réseau Curoz avec l’UZ Bruxelles, constituent un objectif futur. La nouvelle maison de santé de RZ Tienen, membre du réseau Plexus avec l’UZ Leuven, représente aussi une petite vitrine au sein d’un ensemble plus vaste. Ces nouveaux projets dessinent pleinement la carte des soins préventifs et intégrés, avec une transition claire des hospitalisations traditionnelles vers des hospitalisations de jour, conformément aux souhaits du Gouvernement flamand. Ces centres de santé répondent tous deux à ces ambitions grâce à leur capacité importante et leur infrastructure agile. Le nouvel AZ Jan Portaels, par exemple, sera plus petit que l’hôpital existant, tandis que le nouveau RZ Tienen appliquera la méthode des couches.

Des projets de soins de santé 2.0e

La crise du COVID-19 a montré que notre infrastructure hospitalière actuelle était largement déficiente face aux pandémies. Plus généralement, elle a révélé un besoin criant d’une infrastructure de soins de santé plus flexible, adaptable, extensible et durable. À l’exception de quelques nouveaux projets de construction, le patrimoine hospitalier belge est gravement obsolète et a grand besoin d’être remplacé. Et ce malgré d’innombrables projets de rénovation et d’expansion menés au cours des dernières décennies. Les concepts hospitaliers des années 1960 et 1970 ne répondent plus aux besoins et aux processus de soins actuels, qui ont considérablement évolué depuis lors. Résultat ? Un environnement de travail et de soins loin d’être optimal, mais aussi une inefficacité au quotidien qui menace la capacité financière du secteur des soins. Réaliser une série de projets de soins 2.0 pour remplacer les hôpitaux obsolètes permettrait d’optimiser et de rationaliser les ressources de travail.

Neutralité climatique

Dans la gestion des projets de soins de santé à grande échelle, les installations techniques représentent l’un des principaux postes de dépenses. Outre les frais d’investissement uniques, les coûts d’exploitation et de maintenance doivent être évalués, et ce dès la phase de conception. Par ailleurs, les processus logistiques jouent un rôle important dans l’optimisation de l’efficacité et de la gestion des coûts. Il convient de trouver un équilibre entre tous ces aspects, à la fois dans les phases de conception, de construction et d’exploitation.

Les ambitions de durabilité au sens large – eau, énergie, matériaux et bien-être – garantissent déjà un bâtiment ultra performant pour les décennies à venir. Cela étant, un projet tel que le plan directeur de l’hôpital universitaire de Gand, qui vise une neutralité climatique à l’horizon 2040, nécessite une vision à plus long terme encore. Le niveau d’ambition y est davantage aligné sur le réalisme, la recherche d’un optimum économique et la sauvegarde du principe de base "primum non nocere" (que l’on pourrait traduire par « avant toute chose, ne pas nuire »). En d’autres termes, une conception bioclimatique étudie comment combiner un niveau de confort agréable avec un minimum de technologie et une consommation d’énergie aussi faible que possible.
De surcroît, un bâtiment intelligent et adapté à la demande, limitant sa consommation à ce qui est nécessaire à son fonctionnement, est parfaitement réalisable. Grâce à l’analyse des systèmes énergétiques pour l’électricité, le chauffage et le refroidissement, ainsi qu’à une meilleure liaison entre la patientèle et le système de gestion du bâtiment, il est possible de répondre de manière optimale aux besoins et de garantir les régimes de température.

Au Royaume-Uni, le NHS (« National Health Service ») vient de publier sa norme de construction zéro émission nette et reconnaît par là que « le dérèglement climatique menace les fondements d’une bonne santé, avec des conséquences directes et immédiates pour nos patients, le public et le NHS. En 2019, le Royaume-Uni a été la première grande économie à s’engager en faveur d’un objectif zéro émission nette d’ici 2050. En 2020, le NHS est devenu le premier système de santé national au monde à s’engager en faveur d’un objectif zéro émission nette en lançant son nouveau « National Programme for a Greener NHS ». Le programme « Delivering a Net Zero National Health Service » (2020) présente un ensemble d’actions ambitieuses, mais réalisables, pour répondre au dérèglement climatique, et liste des objectifs clairs pour parvenir à un service de santé zéro émission nette pour les émissions directes à l’horizon 2040 et les émissions indirectes à l’horizon 2045. La nouvelle norme consiste en une feuille de route plus détaillée et axée sur les objectifs à atteindre. « Pour les émissions directement contrôlées par le secteur des soins de santé (la « NHS Carbon Footprint ») : zéro émission nette à l’horizon 2040, avec l’ambition d’atteindre une réduction de 80 % d’ici 2028 à 2032. En ce qui concerne les émissions sur lesquelles le secteur des soins de santé peut influer (notre « NHS Carbon Footprint Plus »), il s’agit d’une réduction zéro émission nette à l’horizon 2045, avec l’ambition d’atteindre une réduction de 80 % d’ici à 2036-2039.

Sécurité environnementale

Outre l’efficacité énergétique, nous voulons aussi construire dans le respect de l’environnement. L’impact environnemental total d’un bâtiment est déterminé par son énergie opérationnelle et son impact intégré, ce dernier incluant l’extraction, la production, le transport et le traitement des matériaux de construction. Nous ne parlons donc pas seulement du carbone intégré, mais aussi de multiples autres indicateurs environnementaux, tels que l’acidification, la toxicité, les particules... jusqu’à la contribution à la biodiversité et à un climat intérieur sain. Un choix holistique prend en compte tous ces aspects.

Circularité

Créer dans une optique d’avenir implique une nouvelle stratégie de conception qui maximise l’adaptabilité et la flexibilité. Comment ? En mettant l’accent sur la polyvalence, l’évolutivité, l’adaptabilité, la démontabilité et la modularité. Choisir des éléments de construction réutilisables et recyclables fait partie de la solution. En outre, des modèles d’hôpitaux hybrides et innovants répondent déjà aujourd’hui à une demande de soins en forte évolution, et ce grâce à des concepts de construction modulaire et à l’utilisation d’éléments de construction préfabriqués. Tant le nouveau ZNA Cadix (Anvers) que le CH des Viviers (Charleroi), qui ouvrira ses portes l’année prochaine, appliquent une méthode de coque hybride dans un souci d’efficacité. Le design compact et adaptable permet de transformer ‘activement’ l’agencement de l’espace et l’équipement technique. La conception architecturale fonctionnelle et technique peut ainsi répondre aux principes de la construction circulaire, en vue d’optimiser le cycle de vie.

Accueil

Plus que jamais, les aspects à long terme jouent un rôle primordial, en plus des concepts purement médico-techniques. Outre les ambitions d’écoresponsabilité évoquées ci-dessus, les concepts suivants sont essentiels : « environnement propice à la guérison », « conception basée sur la recherche », « design centré sur les personnes » et « expérience ». L’objectif est de créer un environnement où les gens se sentent à l’aise, de manière à favoriser le rétablissement et le bien-être des patients, du personnel et des visiteurs. Un « environnement propice à la guérison » allie un certain nombre d’aspects, comme la psychiatrie pour jeunes du PZ H. Familie à Courtrai : de la lumière du jour en abondance, une orientation intuitive, une place centrale accordée à l’eau et la nature selon les principes du design biophilique. Ici, l’Intelligence Naturelle (NI) est une source d’inspiration... Les autres interventions contribuant à l’aspect chaleureux et humain d’un projet de soins vont d’aspects très pratiques, tels que la perception d’une petite échelle et de courtes distances de marche, à des concepts plus généraux comme la culture et le sens. L’art fait également partie intégrante de la recherche de beauté et de la qualité spatiale de chaque projet.

Technologie de soins & changements révolutionnaires

Chaque projet de soins novateur et tourné vers l’avenir tire profit, autant que possible, des techniques les plus performantes en termes de données et de technologie des soins. Il ne s’agit pas tant d’un objectif en soi que d’un outil permettant de promouvoir les collaborations multi- et interprofessionnelles souhaitables et absolument nécessaires entre les prestataires de soins de santé intra et extra-muros. Lors de la conception, il est donc crucial de tenir compte de changements révolutionnaires tels que les innovations technologiques rapides dans le domaine de l’imagerie médicale, les développements du monde pharmaceutique et les énormes (r)évolutions dans les domaines de la génétique, de la robotique et des nanotechnologies. En Suède, par exemple, un hôpital « post-antibiotiques » a ouvert ses portes. De même, la santé en ligne, la santé mobile, la télémédecine... semblent des réalités encore lointaines, mais elles seront bientôt à portée de main. Grâce à l’IA et au métavers, les diagnostics se développent à pas de géant. Ces outils de soins de santé prometteurs joueront sans nul doute un rôle dans la lutte contre la pénurie imminente de médecins et de chirurgiens à l’avenir.

Design régénérateur

Un pas plus loin... Le design régénérateur se fonde sur la théorie que l’être humain et la planète passent avant le reste, que le bien-être humain est prioritaire par rapport à la croissance économique. Le but du design régénérateur est de mettre au point des systèmes réparateurs, dynamiques et revitalisants pour l’être humain et les autres espèces. Cette approche dépasse largement le fait de réduire notre impact négatif sur la planète : sa finalité est d’avoir un impact positif sur la terre, la société et la santé humaine. En d’autres termes, il s’agit de répondre aux besoins humains fondamentaux sans compromettre les besoins potentiels des générations futures. Cette approche va plus loin que les ambitions de durabilité mentionnées plus haut.

Un hôpital régénérateur est évolutif, sain et résilient. Il encourage un programme innovant en matière d’environnement bâti et contribue activement à la régénération des lieux et des personnes. Il implique des performances environnementales ainsi que des facteurs sociaux, culturels et économiques.

La création ou la modernisation d’infrastructures de soins de santé entraîne des investissements importants. Par conséquent, les professionnels de la santé veulent être prêts à relever les défis de demain - et d’après-demain. En tant qu’agence de design de premier plan dans le secteur des soins de santé, VK architects+engineers, qui fait partie de Sweco, les aide à préparer le terrain. En notre qualité de partenaire stratégique multidisciplinaire, nous examinons avec ouverture les tendances du paysage des soins de santé. Nous réalisons ensemble des environnements de soins orientés vers les personnes, parés pour l’avenir, en concertation avec les professionnels de la santé.

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